La Révolution française (1789-1815)

TUGARE

sion, ce qui supprimait les conflits, les lenteurs et l'incohérence d'action des divers comités, des ministères el des bureaux.

L'action de l'homme d'Etat de 93 ne se bornait pas, du reste, à l'institution générale de la politique et de la guerre, c'est encore d'après son énergique initiative que ie Gouvernement fut renforcé par les quarante quatre mille comités révolutionnaires de France, de même que le tribunal criminel extraordinaire par l’armée révolutionnaire: celle-ci devait être affectée, surtout en province, à imposer l’exécution des lois aux administrations réactionnaires, soit municipales, soit départementales, soit judiciaires (1).

XI

Dans la pensée de son fondateur, le Gouvernement révolutionnaire ne devait ètre que provisoire; c'était encore là une vue profonde et spontanément positive, qui prouve toute la relativité d'un tel esprit, aussi dégagé qu'il était possible de l'absolu métaphysique, et ne prétendant aucunement, dans une transition pareille, à créer de toutes pièces des institutions éternelles, comme le vulgaire des faiseurs de constitutions, mais à trouver la forme la plus efficace de gouvernement pouvant convenir à la situation.

1. Voyez le Moniteur et les Notes de Topino Lebrun, édition Chardoillet, où se trouve l’exclamation suivante du conventionnel, au moment de sa condamnation : « Mon nom est accoté de toutes les institutions révolutionnaires : levée, armée révolutionnaire, comités révolutionnaires, comité de Salut public, tribunal révolutionnaire; c’est moi qui me suis donné la mort, enfin, et je suis un modéré! »