La Révolution française (1789-1815)

IS ES

nances, avec Cambon pour directeur; de la guerre, où, dès le début, figura Carnot; le comité de la marine, où siégeait déjà Jean Bon Saint-André; enfin le comité diplomatique, dont faisaient partie, au début aussi, Brissot et Anacharsis Cloots.

C'est par le labeur incessant de ces diverses commissions que l'Assemblée put mener de front ses immenses travaux.

Mettant de côté les fictions constitutionnelles, elle comprit, dès sa première séance, que l'abolition immédiate de la royauté était le préambule indispensable de la régénération sociale dont l'accomplissement lui était imposé. Sur ce point, pas d'hésitation.

La royauté était, en effet, la clé de voûte et le dernier vestige de ce régime des castes dont les progrès de la civilisation exigeaient enfin la suppression; et cela au moment où la rationalité croissante des connaissances et des conceptions relatives à l'art de gouverner rendait l'aptitude au gouvernement politique lui-même de plus en plus indépendante de l'apprentissage spécial de famille ou de caste, d'après une éducation systématique que pouvaient dès lors recevoir tous ceux, bourgeois ou prolétaires, qui se trouveraient doués de l'esprit d’ensemble, lequel, au temps que nous considérons, était bien loin d'appartenir aux seules maisons royales ou à la noblesse, comme le prouve l'histoire de notre Révolution.

Par une conséquence toute logique, la grande Assemblée n'hésita pas davantage à porter la main sur les éléments de l’ancien régime encore subsistant, et qui, dans la phase de la monarchie absolue, s'étaient groupés et concentrés autour de la royauté pour lui servir d'appui : institutions de tous genres, militaires, ecclésiastiques, administratives, judiciaires, littéraires, artistiques et