La Révolution française (1789-1815)

XIV

Quant à la Convention elle-même, pour revenir sur nos pas et terminer l’analyse des pouvoirs directeurs du grand mouvement révolutionnaire, considérée dans son ensemble, surtout après l'élimination des Girondins, on la vit s'élever, pendant la phase ascendante de sa durée, du 31 mai 1793 à la fin de cette incomparable année, ou pendant la principale période de l’action politique de Danton, à une hauteur qui laisse bien loin derrière elle toutes les autres Assemblées que la France ait eues pour se gouverner.

Elle jouit de la plénitude de tous les pouvoirs, législatif, administratif, exécutif, au moins jusqu'au fonctionnement régulier du Comité de Salut public. Elle exerca le dernier par ses comités, par ses ministres et par l'action de ses commissaires dans les provinces et aux armées, elle exerçca constamment les deux premiers par ses. comités aussi, et par ses propres délibérations.

Les comités de la Convention, au nombre de vingtdeux, comprenaient ceux chargés des fonctions intérieures de l'Assemblée et ceux occupés du régime général de la république. Ces derniers embrassaient toutes les parties du gouvernement proprement dit. Dans les premiers on comptait les archives, les procès-verbaux, les décrets, le comité des pétitions et de la correspondance, le comité des inspecteurs de la salle et du secrétariat, etc; dans les seconds : le comité de constitution, où étaient, entre autres, Danton, Condorcet, Vergniaud, Sieyès ; le comité de Sûreté générale, avec Hérault de Séchelles pour premier président ; le comité d'instruction publique, de législation, des travaux publics, du commerce, des fi-