La Serbie
Une voix de la presse yougoslave
JIis ont oùubD1II1É.ee
Les journaux serbes, croates et slovènes qui nous parviennent sont remplis de protestations indgmées contre l'occupation de fotre littoral gar les Italiens. Ils publient souvent leurs articles en français et en ätalien, dans la but, évidemment, de faire mieux connaîlre aux Alliés la question yougoslave et la véritable situation du pays. Cette circonstance qu'ils écrivent en Jangucs accessibles à l'intelligence des hommss politiques alliés, gonstitue un avertissement sérieux aux reprégentants des puissances siégeant à Paris, dont les travaux ne doivent pas être exposés au régime des complications ef de dérangements imprévus.
Nous donnons ci-dessous l'aricle «Ils ont oublié... », paru en français dans La « Voix des Serbes, Croates et Slovènes» du 14 janvier, l'espace ne nous permetfant pas de reproduire d'autres articles, ainsi celui em italien: « L'Italianilà della Dalmaziar, article très documenté paru dans 18 «Novo Doba»s du 10 courant.
Les nationalistes italiens, ceux de V « Idea Nazionale », du « Gorna'e d’Italia », du « Messagero », les socialistes Et internationalistes genre Mussolini quie « la puerre a révélés à eux-mêmes » et aui 8e sont découverts comme étant « des natior malistes dams le sens le plus complet du herme »,
Ils ont oublié que la France, l’Angleterre, les Etats-Unis sont descendus en lice contre l'injustice et l'onpression, pour défendre les petites nations et las arracher des griffes des grandes.
Es ont oublié que lItalie s’est mise du côté de l’Entente pour délivrer ses contciloyens et non pour s’assujettir des Slaves,
Ïls ont oublié que ‘le pacte de Londres ne fut signé mi connu de Wilson, ni de la Serbie.
Ils ont oublié que, dans le pacte de Rome, le gouvernement italien à reconnu les aspirations légitimes des Yougoslaves, qué c’est précisément appuyé sur eux (eux ue Mussolini appelle maintenant de « soidisant rebelles ») et sur les Tchèques de VPltalie, comme le reconnaît V « Epoca », awil eut le courage de proclamer du Campidoglio que l’Autriche-Hongrie devait se démembrer, et que ce fut ce jour-là qui
. détermina la victoire, C’est peut-être em
hummage à la théorie des « pezzi di carta » venir qu'il serait plus honnête de se le rappeler. (RE
Ils ont oublié que l'Italie doit son existence aux mêmes principes em vertu desquels la Yougoslavie réclame pour elle tout ce qui est yougoslave, Goritsa, LIstrie et la Dalmat'e, comme le leur rappelait le 2 décembre notre régent, lle primce Alexandre, dans le discours qu'il tint à
rade aux délégués du Conseil National de Zagreb.
Is ont oublié les paroles du pape Beno XV qui, dans son appel du 29 juiliet 1915, adressé « aux peuples qui combattent et à leurs chefs », leur rappelait « que les peuples ne meurent pas et que, lorsqu’ils sont humiliés et opprimés, ils portent leur joug en frémissant, et mpréparent leur délivrance en léguant de génération en génération le triste héritage de a haine et de la vengeance ».
Is ont oublié l’histoire, Et ce n’est pas de l’histoire ancienne. Depuis 1772, 1a Pologne démembrée attendat de voir ses membres réunis de nouveau en un seul Ætat, et trois empires sont tombés jpour sw’elle wait pas attendu em vaün. L’annexion de l’Alsace-Lorraïne vient aussi d’être vengée, Et par quelles hécatombes! Et au prix de quelles ‘humiliations et de quels sacrifices pour le itriomphateur de 1871! Va-t-on créer une nouvelle AlsaceLorraine, ‘une mouvelle Po:ozne le long de la côte orientale de l’Adriatique? Le sort des oppresseurs d'hier ne constifuetil pas un memento suffisant pour CEUX qui aspirent à le devenir aujourd’hui?
Ils ont oublié, MM. les nationalistes et « internationalistes » italiens, avec quelle énergie indomplable, avec quel viorent amour de la patrie les peuples balkanivies. les Serles les premiers, surent attendre le moment de secouer le joug turc et verser leur sang le plus moble pour recouvrer leur liberté. Ces messieurs ont oublié que cest précisément la question yougoslave non résolue qui a mis le feu au monde, Is ont oublié que la. minuseule Serbie de 3 millions d'habitants, déjà affaiblie par deux guerres ne craignit pas de se jeter sur le colosse austro-hongrois et qu’elle réussit à lui infliger à elle seule, des désastres humiliants. Et ils oubiient que cette Serbie est devenue aujourd hui une Yougoslavie de 12 m'iliions d'habitants, et que le régent Alexandre déclara ‘dernièrement qu'il serait auprès du dernier {Yougoslave pour défendre le dernier pied de terre yougoslave. |
Ils ont oublié que l'indépendance des provinces slaves du sud de feu l’Autriche-
ongrie. « été proclamée le 29 octobre; que la formation du nouvel Etat à été
is=il faut con
annoncée aux puissances, l'Italie comprise, le 1 de ce même mois; que, déjà ke 59 octobre, le gouvernement austro-hongrois moribond léguait aw nouvel Etat yougoslave qui possédait toute sa côte de l’Adriatique, sa flotte, ses arsenaux et ses oorts de guerre et que l’occupation militaire de nos provinces de lPAdriatique est postérieure à cette date; et, enfin, que le traité d’armistice, signé le 3 novembre entre Diaz et les plénipotentiaires d’un Etat qui n'avait pas le droit de d‘sposer de ce qui ne lui appartenait plus, ne constitue aucun titre pour l’Italie pour s'emparer de ce qui est à autrui, Il peut très bien se faire que la cession de la flotte autrichienne à l’Italie aït €6t6 «la dernière perfidie des Habsbourg, qui par cet acte inrectait l'atmcsphère italo-yougosiave dés germes de coïlisions futures », comme laffirme Luciano Magrini ns le « Messagero », mais cela ne change rien, à la question, L'Italie savait très bien, pour en avoir reçu la notification de notre gouvernement, trois jours auparavant, que l'Autriche-Hongrie ne possédait plus de fioite: elle devait règler sa conduite sur ce fait et ne pas faire comme si elie ne savait rien, pour avoir un motif plausible de s'emparer de la flotte convoilée.
Ils ont oublié enfin toutes les belles paroles sur la liberté, sur la libre disposition des peuples, sur le principe des nationalités, sur la paix sans anmexions (dont ils avaient plein la bouche il y à quelques mois, et ils parlent maintenant de victoires (?) qui dounent droit à des conquêtes, de: sat ones" ibsrhiles » où « anti-italiennéshrietri "be ide JAdwatique, d'une “italie Æinemis :+:4,:1u-dedans et au-deià:-di: ir don désstht us affirment « que l'ltiiépir ais sent > meilleur de
son Sang pour voir surgir ,vee de l'Autriche ennemie ume Croatie. lisa *
nemie enicore », Ils oublient, là auisoi, Je: si l'on me nous prend rien de ce qui est à nous, il m'y aura aucun sujet d’inimitié entre mous et nos voisins. |
Il y a pourtant mme chose que ces braves gens m'ont pas oubliée: c’est que la guerre fut faite pour abattre le imilitarisme. Mais stupéliant est ia conséquence que M, Lucien Magrmi en tire, dans le sMessagero.»..di. ment: « On a répété cent et cent fois qu la guerre de l’Ententc était unjg guerre. de la civilisation contre le militarisme. Comment donc s’imaginer que l’Entente veuille wreffer le militarisme d'un vieil Etat sur
‘une malion à peine délivrée? Que pense.
faire la Yougoslavie d'une flotte? Quelle nécessité la pousse à demander sa propre marine de guerre dans lAdriatique? Istce la trouble vision de la possibilité d’un nouveau conflit? »
Assurément, cher M. Magrini, il est bien plus simple de réunir les 300.000 tonnes de l’ex-flotte austro-hongroïse à la flotte italienme.. Pour l'Italie, ce serait là, naturrellement, ‘une diminution de sa puissance militariste selon le de des Tamieux 14 points de Wi'son. Mais permettez-moi de vous demander à mon tour: « Que pense faire lItalie d’une telle flotte? Quelle nécessité la pousse à prétendre à une marine de guerre augmentée de plus de la moitié? Est-ce la trouble vision de la possibilité d’un nouveau conflit? Et avec qui? Avec la Yougoslavie sans flotte? Non:
vec qui alors?
A. P.
Le royaume des Serbes, Crontes et Slovènes
A l'occasion du premier de l'an orthodoxe, M. ‘lrumbitch, manistre des affaires étrangères du royaumd des Serbes, Croates et Slovènes, a adressé à S. A. R. le prince régent Alexandre le 161égramme suivant: LEE
Je suis heureux que notre peuple aux trois noms, tout entier, ait salué en Votre Altesse! son prince régent et l'héritier présomptif du
LA SERBIE < ES RE onde 2 pe RS Se Ne CS 2 .
Les Bulgares nient l'évidence
Dans un des numéros de l'« Impartial Vaudois » (actuellement « Impartial Suise»), a paru un article intitulé « Le martyre de la Macédoine » où l'auteur, un Macédonien, M. Kitincheff s'en prend à «La Serbie» et prétend que calomnéer ses voisins bulgares est le mot d'ordre des dirigeants et journalistes serbes.
Cependant toutes les informations que nous publions au sujet des atrocités bulgares sont basées sur des documents positifs diont les sources sont rarement serbes et même nous sont fournks à l'occasion par les Poire M. Kitincheff conteste que les Serbes, pendant f'occupation bulgare aient 6t6 forcés, sur l'ordre du gouvernement bulgare, de fhivrer tous les livres en Janguë serbe: il conteste que les écoles serbes aient été fermées et qu'à leur place, on ait ouvert des écoles bulgares, que les noms serbes aient &t6 changés et enfin que les Bulgares ‘aient décapité les Serbes et joué au football avec leurs têtes. IL baptise ces informations de « mensonges monstrueux que seuls es rédacteurs de « La Serbie» sont capables d'inventer».
- En réalité, ce me sont ni «La Serbie» ni ses rédacteurs qui ont écrit l'article donnant de tels détails sur les atrocités bulgares, mais bien « La Gazetto du Littoral », du 4 mai, i
à Fiume, en Autriche-Hongr « Gazette du Littoral» a donc passé sous Îles yeux sévères des censeurs autrichiens æt s'ils ont laissé paraître ces fignes accusatrices, © est que l'auteur a pu présenter des preuves iréfu{ables de la culpabilité des Bulgares. D'ailleurs cet article que nous n'avons fait que reproduire dans «La Serbie» a élé précédé d'une note indiquant clairement sa source. M. Kitincheff a également Ju cette note, mais la cause dont il se fait le défenseur exigeait qu'il
attribuât à « La Serbio» l'article de la « Gazeite du Littoral», au mépris de toute vérité.
La conduite des Bulgares envers notre population dans la Serbie orientale et la Macédoine fut d'ailleurs si atroce que le cas ci-dessus n'est malheureusement pas le seul où même les alliés
-gbsoplgares, révoltés de leurs méfaits, se sont
dressés contre les assassins de tout un peuple. Oskar Jaszi dans le «Vilag», journal hongrois du 9 décembre 1917, blâme le régime impitoyable institué par les Bulgares dans la Serbie occupée. L'oflicier hongrois Ador Mandi, en fait autant Gans lo « Magyar Fegelyo» du 28 juin 1917. Le ‘député Ribar, dans la séance du 28 juin 1917 du Parietnent autrichien, a interpellé le. gouvernement au sujet des atrocités inontes-.des Bulgares
Î fouvel etre qu'il
et a réclamé Fi iemont Ar
: Ydeposit à Salix Le re Taveur de 14, ml} L } LA SCTD : è pellation sembl | msn Sin iieté di Zagreb. :
Les neutres, eux aussi, nous Ooni apporlé des témoignages déchirants relatifs aux actes de barbarie commis pe les Bulgares. Nos lecteurs connaissent déjà les ‘compte-rendus que M. le professeur Reïiss a fait parvenir aux Journaux d'ici. On se rappelle également les deux meetings que les citoyens suisses de Genève et de Lau-
5-ct.. Je-cite-textuellé- {-sanne-organisèrent-pour-protester-comire-le-régime
bulgare en Serbie occupée. On se rappelle encore la réponse que M. Radoslavoff, minis're-prés:dent, daigna donner à ces manifestations. « Nous faisons la guerre, ditil, l'opinion des (Genevois nous imporie peu ».
« La Kambana », journal bulgare, du 17 juillet 1918, a publié le communiqué de l'état-malor bulgare de la Morava qui confirmera nos informalions en çe qui concerne les écoles, les églises et tes livres en fangue serbe: «Les livres écrits en langue serbe, dit ce communiqué, nous les conlisquons et les utilisons pour en faire du papier neuf avec fequel nous éditerons des livres en langue bulgare ».
Les Anglais qui avaient toujours eu une faiblesse pour les Bulgares, sont maintenant indignés contre eux ct révoltés par leurs actes, car ils se sont convaincus sur place de la réalité des crimes commis par eux. Le «Times » a publié de nombreuses informations sur les abominables traitements iniligés par les Bulgares aux prisonniers de guerre et à la population serbes. Nous avons précisément sous les yeux le «Times» du 20 movembre dernier qui contient le compte-rendu de son correspondant de Sofia :
« Les popula‘ions serbes et grecques déportées, dit ce correspondant, ont été traitées en Bulgare avec une cruauté horrible... Parmi ecs internés. la nombre des morts dépasse celui des ÿivants.
«Je suis informé aujourd'hui officieusement que 53.000 Serbes seulement ont survécu sur un nombre total de 100.000 internés. Sur 8000 De Serbes enfermés dans le camp de Haskovo, 5.000 au moins sont décédés. Sans l'ombre d'un doute, l'esclavage du plus abominable {ype connu de l'histoire moderne où ancienne à 66 pratiqué pendant la guerre actuelle par la Bulgarie.» Devant M. le Dr Ferrière ct M. Georges Warner, de Genève, un lieutenant aviateur. anglais a fait cette dépos:tion.: « Lorsque J'atterris, l'officier Cicoff me prit tout mon argent et ma bague Sur 1.009 soldats anglais internés, 65 moururent par suile de mauvais {raltements.Le lieutenant Millars en devint fou... Un lieutenant français disait: «Pour {es Bulgares, il n'y a pas de prisonniers de guerre, tous sont des esclaves. » Les ofliciers de la Ile armée
trône du royaume des Serbes, Croates et Slo- | bulgare déclaraient que la Bulgarie ne tient aucun
vènes, J'ai la ferme conviction que sous la conduite de Votre Altesse Royale, son futur souverain légitime, notre peuple uni obtiendra pleine satisfaction pour ses justes revendications. Trumbitch.
S À. R. le princé Alexandre à répondu par le télégramme suivant:
J'ai recu avec satisfaction le télégramme par lequel vous me faites connaître avoir prêté serment à mon auguste père, le roi Pierre, à Ïa Constitution et aux lois, en qualité de premier ministre des Affaires Etrangères du royaume des Serbes, Croates et Slovènes, certain que vous mettrez nu service de notre nouvelle formation votra entière capacité ét votre entière. énergie.
Je vous souhaite bon succès dans J'exercice de votre tâche, pour le bien de. la patrie, et vous adresse l'assurance de mon inaltérable :bionvaillance. : ‘Alexandre,
comple .de la Convention de Genève. »
! Nous avons aussi sous les yeux le « Temps » du 2 novembre qui dit: « Une dépêche d'Uskub confirme la nouvelle de la déportation en masse de la population dans la Macédoine du Nord opérée par les Bulgares pendant l'occupation, Cent mille Serbes ont été déportés d'une façom barbare et sans précédent dans l'Histoire. Les Bulgares Jes renvoient maintenant en les forcant de partir à pued et en les tuant en route. » Cela n'empêche pas les Bulgares de soutenir que cette même population est bulgare.
Voilà quelques faits recueillis hâlivement par nous et présentés à bâtons rompus, mais qui suilisent à montrer que ce sont jes élrangers qui disent ces choses et non pas «les dirigeants et Journalistes serbes», En 1913, 1es Bulgares ont pu s'embusquer quelque peu derrière la thèse que ce qu'on voit de loin se présente autre. ment, mais aujourd'hui que Tes Anglais et Les Français, ainsi que les Austro-Hongrois, leurs anciens alliés, se sont rendus compte sur place de tout ce qu'ont fait 1es Bulgares, ceux-ci ne peuvent que paraître ridicules em s'eflorçant de
paraissant . Cet article de Ia
eféterde-Saînt- Sava, hélas par la maladie de votre admirable voi,
Lundi 3 Février 1919 — No 5
nier l'évidence. Ceux qui connaissent les Bulgares ne.s'étonneront pas, par exemple, que les Bulgaræ aient joué au fowtball avec des têtes Fe Déjà au Xe siècle, les Bulgares, dont les instinctg sauvages contrastaient avec ceux des paisibles Slaves, se distinguèrent par leurs aätroces cou. tumes. «Sous le règne de Léon II, écrit l'abh£ Courval parlant de l'Empire romain d'Oriens dans son cours d’histowre, les Bulgares reprirent les armes, firent un grand nombra de captit et les renvoyèrent à Constantinople après Lawr avoir coupé le nez»
! Après cet exposé relativement bref, nous mous trouvons en face de ce dilemme: ou ‘bien les Bulgares ne disent pas la vérité, ou bien c'est fa monde entier, y compris les alliés des Bulgares. Nous nous en remettons au Jugement impartial de nos lecteurs pour dire laquelle de ces deux alternatives est la bonne. Quant à nous, nous ne: pouvons que déplorer le triste sort qui hous force à êlre en contact avec un peuple aussi barbare que le sont les Bulgares.
M. ".
1 ésentarc M
La fête de Saint-Sava à Genève
« Vila», société des étudiants serbes. croates-et Slovènes a organisé, le 27 jau-
.vier, dans la Salle Communale de Piain-
palais, une gramde sdirée commémorative en l'honneur de la fête nationale de SaintSava, fondateur de l’'Edjise serbe, Les pre miers artistes de Genève ont tenu à prêter leur gracieux concours à cette sodemnité et témoigner aïmsi leur sympathie envers notre peuple, Ce fut notamment Mme Ketten, Mile Rœsgen, MM, Ketten, Biertossa et Deroua: M Closset se fit remplacer par M, Deroua, Mile Graebner vt M. Beckmans furent empêchés d'assister.
Les deux chansons: « Gloire aux héros ‘norts pour la Serbie» (paroles et musitue de M Ketten) et « Chant de victoire pour la Serbie » (paroles de M. Liorraîine et musique de M. Kettem) provoquèrent surtout la vive approbation de nos compatriotes, Leur satisfaction fut complétée par la belle audition de ces chants par Mme Ketten. Ton Les étudiants de la « Vila » ont ensuite joué deux pièces 1néâtrales: ‘« Une tasse le thé» et « Hey. Sloveni! » Se firent surtout partie par un véritable talent qui reste encore à ct kovitch et À. Trifounovitch 4. 2. "
La fête débuta par un sympathique ds cours que prononça M. lé pasteur Frank
Thomas et dont voici um extrait:
Mes remerciements de m'avoir invilé à votre fête joyeuse, assombrie
pour lequel je fais mes meilleurs vœux, et la
ver, MM. 2. Yeñtch- 0
mort du docteur Victor Kuhne, l'un de ‘05 plus #
ardents amis, victime d'un drame dont personne ne pourra vous rendre responsables, puisqu'il s'agit d'un pauvre fou comme la guérre en n tant produits. Vous partagez notre tristesse à l'occasion de cetle mort, car vous avez su l'apprécier beaucoup, Merci de m'avoir invité, vous connaissez eh effet mon ardente affection pour votre peuple; j'ai souffert et lutté avec vous dans la détresse, je suis heureux de prendre ma part de votre joie immense en pensant à la Serbie libérée. Heureux aussi d'avoir élé invilé par des étudiants, car j'aime la jeunesse et j'ai à son sujel
de grandes espérances : c’est l'avenir de la race et de l'humanité tout entière, el cetle fête est.
une fête de la jeunesse.
Enfin heureux de pouvoir célébrer avec vous votre grand saint, cet admirable héros du commencement du treizième siècle, fils de roi, qui quitta tout et renonça au trône pour pouvoir se consacrer à son peuple: en se retirant d'abord dans un couvent du Mout Athos pour s'y préparer à se donner ensuite tout entier à sa grandé œuvre en fondant votre Eglise nationale, dont il devint le premier archevêque, ainsi que des couvents et un grand nombre d'écoles; en apprenant aux paysans à se servir de la charrueet aux femmes à tisser, et surtout en donnant {ous ses soins aux entants. C'est votre Pestalozzi bien avant le nôtre. Bien plus, il sut réconcilier ses frères en lutte, traita de la paix avec l'ennemi et el entraina son père, après son abdication, à travailler avec lui. Aussi comprend-on que s0n tombeau y soit devenu un lieu de pélerinage et son nom un signe de ralliement pour votre peuple et que les Turcs irrilés aient fait plus tard brûler son corps, dont les cendres sont devenues semences d'enthousiasme patriotique.
Son mot dès son enfanec était: « Je veux être un maître ». 11 l'a été de la vraie manière, mieux que s'il avait été un maître tyrannique comme certain despote caché aujourd'hui en Hollande. Il l'a été en réalisant cette admirable parole de Vinet: «Je veux tout homme maître de lui-même pour être le serviteur de tous ». C'est là la vraie maîtrise, la réelle supériorité : sa discipline pour se donner, se conquérir pour servir en aimant.
À l'exemple du plus grand de tous, Jésus Christ, qui fut le maître par excellence, puis qu'il sut devenir le serviteur par excellence aussi.
Je forme le vœu que votre peuple libéré obtienne au Congrès de la Paix ses justes reve” dications pour réaliser sa glorieuse destinée, € se montrant toujours plus digne de son admire: ble héros du treizième siècle.
Revue des Balkans 94, Rue Lafayette - PARIS Lu Abonnement : UN AN, 30 Fr. ; Etranger, 50 Fr. Directeur, k6o0n SAVADHJIAN. ;
Société Genevoise d'Edit. et d'impr. — Genève