La terreur à Paris

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LES SALONS DE PARIS

vous assassiner ; et ici non seulement je ne vous volerai pas, maismême j'empêcherai que vous ne le sovez par les coquins qui sont dans la Conciergerie. — Mais si vous me voliez au coin d'un bois, vous courriez risque d'être pris, peut-être guillotiné, tandis que, dans la position où vous êtes, vous n'avez pas cela à craindre. — Il ya à parier qu'après vous avoir volé au coin d'un bois je ne serais pas arrêté, et, à coup sür, je vous aurais pris une bonne somme. [ei, au contraire, s’il vous manque quelque chose, je suis sûr d'être mis au cachot, les fers aux pieds et aux mains, quand même ce ne serait pas moi qui vous aurais volé. Le guichetier sait qu'il n°y a que Barrassin qui ait la permission d’entrer dans vos chambres, et il n’accusera que Barrassin : alors on me chasse d'ici, où je mange et je bois tant que je veux avec ce que les contre-révolutionnaires me donnent, et je vais ramer aux galères. » Les principes de ce voleur sont malheureusement assez communs et il y a plus d'un Barrassin parmi nous... »

Il existait un cachot qui servait de boutique à un marchand de vin et d’eau-de-vie pour la prison: les prisonniers appelaient le marchand de vin le Bousimer et sa boutique le Bousin.

« Il régnait dans la Conciergerie une assez grande gaieté; on buvait beaucoup plus de vin et de liqueur que dans le cours ordinaire de la vie; on bravait les juges, les bourreaux, la mort, rien n'intimidait. Parmi les innombrables victimes que j'ai vu condamner à perdre la vie, je ne sache pas que plus de trois ou quatre aient montré la moindre faiblesse. De ce petit nombre fut la

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