La terreur à Paris

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ou bien :

Nos reconnaissantes ombres, Planant au milieu de vous, Rempliront ces voûtes sombres De frémissements bien doux !

« Nous répétions en chœur. Quel chœur ! quelle situation ! Mais combien elle devint plus déchirante, lorsque, après leur mort, nous chantions chaque jour, et avec un culte religieux, ces paroles pénétrantes dont l’auteur avait disparu d'au milieu de nous. La voix plus triste et plus sombre, les veux fixés sur les profondeurs ténébreuses du cachot, cherchant leurs traces, nous parodijons ce couplet funèbre, et nous disions en pleurant :

Leurs reconnaissantes ombres, Planant au milieu de nous, Remplissent ces voûtes sombres De frémissements bien doux.

Le jeune Girondin Ducos, le plus gai des prisonniers, avait, quelques jours avant sa mort, composé un potpourri dont les prisonniers s’amusaient à redire les cou-

? J1 y avait aussi parfois des patriotes arrêtés par erreur ou hasard qui s’amusaient à faire des vers. On en avait amené un à la prison du Luxembourg. Comme on se moquait de lui, il se mit à chanter ce couplet :

; L’aristocrate incarcéré, Par ses remords est déchiré, C’est ce qui le désole ; Mais le patriote arrêté De l’âme a la tranquillité ; C'est ce qui le console. (bis.)

Histoire des Prisons, t. Il.