La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

VENTES IMMOBILIÈRES AUX PARTICULIERS IOTI

ce fait particulier aux petites localités, à savoir que chacun tend à habiter son propre immeuble, surtout quand il n’a pas l'esprit de déplacement. N’était-ce pas dans leurs propres hôtels que s’organisait et s’écoulait l’existence des conseillers au parlement et des autres fonctionnaires, appelés presque tous à cette époque à suivre sur place leur carrière ? N’était-ce pas aussi dans les habitations à eux léguées par leurs pères que naissaient et mouraient les membres de la noblesse et de la bourgeoisie ? En sorte que jusqu'à la Révolution la clientèle des propriétaires, dont les maisons, en général de peu d'importance, étaient à louer, se composait presque exclusivement de petits commerçants et de petits rentiers, et quand surviendront les ventes nationales, ce seront ces derniers qui, en grand nombre, en tireront profit, réalisant ainsi leur rêve d’habiter chez eux.

Le tableau ci-dessous permettra de juger des conditions de prix, de personnes et de taux de placement, auxquelles se consentirent, sous les premières années de la Révolution (1790 et 1791), les ventes relatives à la petite propriété urbaine f.

1. Archives départementales de la Côte-d'Or, Q,, n° 193, 194.