La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

DANS LES DÉPARTEMENTS. I'® PÉRIODE 107

pied des murailles, et dont quelques-uns auraient mérité par leur étendue d’être appelés lacs, ainsi que les domaines se perdant dans l’horizon!.… Tout cela, au seul point de vue matériel, donne bien lidée d’une chose puissante et merveilleuse, aux formes colossales. Telle elle était alors, telle, nous la retrouvons au moment où elle va disparaître.

A ce moment, et en vue de l’estimation précédant la vente, à laquelle allait procéder le Directoire du district de Dijon, l’ensemble des bâtiments avec les dépendances immédiates fut divisé en trois lots.

Le premier comprenait les bâtiments de la bassecour,un moulin, et l'auberge, où les religieux préposaient un locataire, « chargé de débiter aux voyageurs les denrées que l’on fournit habituellement dans les auberges ». C’étaient là des biens relativement peu importants, et dont pourtant on porta l'estimation à 34 mille livres.

Dans le deuxième, figuraient l’abbatiale et la maison conventuelle. L’abbatiale avait un développement de façade de 4g toises (95 mètres) avec un rez-de-chaussée et trois étages éclairés par plus de 200 fenêtres, comprenant dortoir, cellules, chambres, etc., et reliés entre eux par des vestibules et deux superbes escaliers en pierre dont la rampe en fer allait jusqu’au haut ; la charpente à litalienne

1. Henri Chabeuf, Voyage d'un déléqué suisse au chapitre général de Citeauæ, en 1667, chap. IV.