La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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était revêtue d’une couverture en plomb pesant près de 15 mille livres.

Venaient ensuite : deux grands cloîtres; divers bâtiments renfermant les cuisines ; le réfectoire long de 134 pieds sur 66, et dont les voûtes, soutenues de chaque côté par cinq colonnes en pierre, étaient considérées comme un chef-d'œuvre; la salle du chapitre, le logement du prieur, l’ancien logement des ducs de Bourgogne, le tout mesurant 1892 toises; le noviciat ayant 150 pieds de longueur, et enfin des bâtiments destinés à servir de boutiques à tous les corps d’état.

À 38.000 livres, — pas davantage, — fut fixée l'estimation de tous ces biens, si importants par le nombre, par l’architecture, et par les matières qui les composaient.

L'église, à elle seule, avec sa sacristie, forma le troisième lot. Là aussi, que de grandes et belles choses allaient être mises à l’encan, sur une estimation dérisoire, car on évalua 60 mille livres seulement un monument qui, mesurant 264 pieds de long sur 60 de large, comprenait une nef, deux collatéraux avec 15 chapelles, et était surmonté dune flèche haute de 112 pieds !. Le plomb qui, comme toiture, recouvrait l’ensemble, — d’un poids

1. Archives départementales de la Côte-d'Or, Q. 406. Rapports des experts.