La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

I1Û VENTES IMMOBILIÈRES AUX PARTICULIERS

au moment de la vente. Le procès-verbal d’expertise du 7 novembre 1790 et les affiches indiquaient bien la surface cultivée, — 130 journaux 4 ouvrées et demie et 29perches, intra muros, non compris les chemins !, — mais ils étaient muets sur le montant du produit ; d’un autre côté, des comptes de Citeaux il ne reste guère qu’un seul document, longtemps ignoré, le compte-rendu présenté par les religieux à la chambre ecclésiastique. Aussi n’est-ce que par déduction qu’il est possible de concevoir à cet égard une idée tant soit peu approximative.

De ce compte-rendu il résulte que, vers 1760 ou 1770, le clos produisait en totalité 150 muids ou 75 queues ?, et que le prix de la queue valait en moyenne 206 livres 10 sols l’une, ce qui donnait un revenu de 15 mille 486 liv. pour latotalité, dont 1/2 pour les propriétaires, et 1/2 pour les vignerons cultivant à moitié fruits. Bien qu’à l’époque actuelle, où le vin du clos se vend de 2.500 à 3.000 fr. pour la même quantité, ce dernier chiffre de 206 1. 10 s. doive étonner par sa modicité, il ne peut être contesté, et doit au contraire être considéré comme un chiffre fort, car il est supérieur aux prix

1. Le journal de vigne en Bourgogne, qui valait 8 ouvrées ou 360 perches, équivaut à 34 ares 28 cent.

L'ouvrée de vigne, 1/8° de journ. équivaut à 4 ares 28 cent.

2. La queue, contenant 2 muids, équivaut à 452 litres; le muid, contenant 2 feuillettes, équivaut à 226 litres ; la feuillette équivaut à «/2, soit à 113 litres.