La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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DANS LES DÉPARTEMENTS. I'® PÉRIODE 115

fois, recevaient 60 livres par an et par journal. Les bâtiments, que les moines avaient construits dans l'enceinte, se retrouvaient à cette époque, avec leur important matériel vinaire, comprenant notamment } pressoirs établis aux quatre angles de la cuverie, 37 cuves, comme rangées en bataille, et de vastes foudres de la capacité de 250 hectolitres. Les celliers étaient assez spacieux pour recevoir plusieurs récoltes ensemble ; toutefois, pendant la longue période des guerres et des troubles, on ne les utilisait pas, car toutes les récoltes, sauf celles de l’année, étaient conduites dans les bâtiments de Gilly, et mises sous la sauve-garde du château-fort. Les moines faisaient trois cuvées, qui marquaient trois qualités différentes ; la meilleure n’était pas vendue et était réservée aux abbés pour leurs présents aux princes. La légende raconte qu’en 1371 l’un d’eux aurait envoyé 30 pièces à Grégoire XI, et que quatre années après, — le temps, dit le chroniqueur, de la mise en bouteilles, — il aurait reçu en échange le chapeau de cardinal 2. Voyons maintenant quelle était importance de ces récoltes, ou, mieux, quel était le revenu du clos

1. Archives de la Côte-d'Or, Q. IF, 251.

2. Extrait de : {e Clos Vougeot, par d'Arbaumont et Foisset (Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or, 6, p. 42); Archives départementales de Côte-d'Or, Q. II, 251: — Ze Progrès de la Côte-d'Or, 14, 16 et 17 juin 1887; et le Clos Vougeot, par Luchet.