La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans
ET LES VENTES DE CRÉANCES 253
A Paris, en 1792, il en est de même. Les commissaires de la section de la Halle aux bleds et de la section Monconseil ne saisissent que go pièces d’argenterie chez « l’émigré Crussol », et moitié moins chez « l’émigré Caraman », et pourtant tous deux menaient un grand train de maison. Par exception, la vaisselle, saisie chez l’ex-marquis de Montboissier, se trouve être de 24r pièces pour un poids de 505 marcs, mais il est bon d’ajouter que dans cette quantité figurait largenterie « dont « M Latouche, belle-sœur de ce dernier, avait fait « don à la Nation ! ».
En réalité il est présumable que l’argenterie avec ses accessoires ne constitua pas pour l'Etat un gros bénéfice.
Les manuscrits, livres, etc., visés par la loi du 14 septembre 1792, auxquels on joignit plus tard des objets de même nature provenant des émigrés, furent, après avoir été centralisés dans les magasins nationaux, attribués tout d’abord aux établissements d'instruction publique secondaire et spéciale, et ensuite aux Ecoles centrales, qui, en vertu de la loi du 7 ventôse an IT, remplacèrent ces derniers; et quand lesdites écoles furent ellesmêmes remplacées par les Lycées, un arrêté du 8 pluviôse an XI décida que leurs Bibliothèques
1. Bibliothèque nationale, L', 21981.