La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans
254 LES VENTES MOBILIÈRES
« seraient mises à la disposition et sous la sauvegarde des municipalités ! ». Ilétait entendu qu’elles seraient intégralement conservées, exception étant faite seulement pour « les manuscrits et livres en double, imparfaits ou incorrects 2 ».
En ce qui concerne les objets d’art, tableaux, dessins, statues, etc., l’administration observa à leur égard, pour leur conservation, les premières mesures prescrites par les décrets, en faisant dresser avec soin des inventaires précis, ainsi que le prouventles formalités minutieusement remplies de tous côtés. À Citeaux notamment les inventaires, des 5 mai 1790, 29 avril 1791 et suivants, constatèrent la présence de nombreuses et belles choses, telles que : les portraits des quatre derniers ducs de Bourgogne, les tombeaux de trois d’entre eux, et ceux de plusieurs hommes marquants. Parmi ceux-ci, il en était un, — celui de Philippe Pot—, qui eut plus tard son odyssée. L’illustre défunt est représenté armé de pied en cap, et couché sur une pierre que portent huit pleureurs ayant chacun au bras un écusson. L’aspect général de ce mausolée, ses dimensions, le nombre et l’attitude des personnages qui le composent, {out en faisait une œuvre d'importance. L'existence de tous ces objets à
1. J. Oursel, Contribution à l’histoire de la Bibliothèque de Dijon. 2. Archives départementales de la Côte-d'Or, Q. 618.