La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans
ET LES VENTES DE CRÉANCES 269
était payable en monnaie du temps : « un tableau représentant des officiers municipaux, qui brülent des titres féodaux, » payé 400 livres ; « une flûte d’ivoire avec ses rechanges », payée 1.350 livres ; «2 habits de drap bleu, mangés des vers, à boutons uniforme, payés 187 livres », etc. Le total s’est élevé à 36.392 livrest.
Ces ventes n'étaient pas de nature à beaucoup enrichir l'Etat, pas plus du reste que toutes celles de la même époque auxquelles des prix élevés pouvaient donner faussement l’apparence de ventes fructueuses.
En épousant Tallien, après son divorce avec le marquis Devin de Fontenay, Thérèse Cabarrus avait, aux termes de son contrat de mariage, reçu par M° Gillard, notaire à Paris, le 5 nivôse an IIF, adopté le régime de la séparation de biens, et s’était réservé l'administration complète de son avoir. Or, cet avoir comprenait notamment la moitié du mobilier dépendant de la communauté qui avait existé entre elle et son premier mari, et la possession lui en avait été confirmée par un règlement passé devant M° Maille, notaire à Bordeaux, le 28 ventôse an II. Mais, comme le marquis de Fontenay était émigré, l’autre moitié, qui lui revenait dans ledit mobilier, s’est trouvée dévolue à PEtat à titre
1. Archives de la Seine, Domaines, Ventes de meubles d'émigrés, 790: