Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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Notre étude serait insuffisante, si nous omettions de donner quelques détails sur les trois frères de Carnot qui ont été des hommes de haut mérite, quoique placés au second rang par les événements.

L’aîné, Joseph-François-Claude Carnot, né à Nolay en 1752, mort à Paris en 1835, fut un magistrat intègre et un Jurisconsulte éminent de l’école de Beccaria. Il a publié des travaux remarquables sur la science du droit criminel. Il S'employa toujours à faire triompher les idées de libéralisme et de philanthropie, adversaire décidé des législateurs qui ne pensent, en fabriquant des lois! qu'à la punition, nullement à l'amélioration, Il croyait avec raison qu'on ne saurait trop mettre d'humanité dans les textes de lois, et il a laissé sur ce sujet un maître livre intitulé : Code d'Instruction criminelle et pénale mis en harmonie avec la charte, la morale

publique, les principes de la raison, de la justice et de l'équité.

Le second frère de Carnot, qui marqua dans la vie, est Claude-Marguerite Carnot, né à Nolay en 1754. Il fut lieutenant-criminel à Chalon-sur-Saône, procureur-général à Dijon, où il mourut stoïquement sur son siège de magistrat, en 1808. Sentant venir l'attaque d’apoplexie qui devait le terrasser en peu d'instants, il dit froidement à ses collègues : « Regardez bien, — Vous allez voir comment on passe de la vie à la mort. »

Le troisième et le plus jeune fut Claude-Marie Carnot, né à Nolay en 1755, mort en 1836. Il avait épousé la sœur cadette de la femme de Lazare Carnot. Il entra comme son frère dans le génie. Il était, en 1701, Capitaine et en garnison à Saint-Omer. C'était un homme distingué par ses capacités militaires, par son esprit et

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