Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

119

Le bataillon, fier d'avoir contribué à la défaite des ennemis, reviendra dans cette enceinte cultiver les sciences et se préparer à de nouveaux services. »

Le bataillon de l'École polytechnique fut, en effet, envoyé à Vincennes pour y servir d'artillerie. Un instant enveloppé par la cavalerie ennemie, il se défendit avec un grand courage et ne fut dégagé que par la Garde nationale. Le général Wauwermans affirme qu'il a entendu raconter ce fait par l’un des élèves qui faisaient alors partie de l'École, le général Chapelié, qui se rappelait avec bonheur son premier fait d'armes. Sadi Carnot, comme tous ses compagnons, se conduisit en vaillant soldat. Son père lui écrivit d'Anvers pour l'en féliciter.

« Mon cher Sadi, j'ai appris avec un plaisir extrême que le bataillon de l’École polytechnique s’est distingué et que tu as fait tes premières armes d'une manière honorable. Lorsque je serai rappelé, je serai fort aise que le ministre de la guerre t'accorde la permission de venir me chercher. Tu apprendras à connaître un beau pays et une belle ville, où j'ai eu la satisfaction de me maintenir tranquillement perdant les désastres qui ont accablé tant d’autres endroits. »

Rentré dans la vie privée, Sadi Carnot s’'absorba dans des recherches de physique expérimentale. Il est l’auteur d’une découverte de génie sur l'équivalence du calorique et du travail. Il a même formulé une détermination mécanique de l'équivalent numérique de la chaleur, beaucoup plus rapprochée que celle qui fut émise plus tard par Mayer en 1837. Sadi Carnot s'occupait de recherches sur la dilatation comparative des gaz, lorsqu'il succomba victime de l'épidémie cholérique en 1832, Ce jour-là fut certainement une grande perte pour