Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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chaleurs spécifiques, sur les effets de leurs changements de volumes, l'exposé de l’un des deux principes fondamentaux de la thermodynamique, du principe auquel est particulièrement attaché son nom, et dont plus tard Clausius a démontré l'exactitude en dehors de toute hypothèse sur la nature de la chaleur.

» On trouve dans ce même ouvrage les premiers exemples de ces cycles d'opérations, dont la théorie mécanique de la chaleur à fait depuis un si fécond usage. L'importance n’en fut pas appréciée tout de suite; mais, dix ans plus tard, Clapeyron remit en lumière les nouvelles formes de raisonnement de Sadi Carnot, en ÿ joignant une représentation graphique qui rendit beaucoup plus facile leur intelligence et leur application.

» La science se trouva donc pourvue de méthodes qui devaient lui permettre de développer rapidement les conséquences des lois de la thermodynamique, lorsque ces lois eurent été complétées et $olidement assises par les découvertes de Mayer, de Colding et de Joule.

» Ces lois, la loi d'équivalence du moins, étaient ignorées de tous et de Sadi Carnot lui-même, lorsqu'il composa son livre. Celle-ci se dégagea peu à peu dans la suite de ses travaux. Il arriva à la concevoir et à la formuler exactement : ses notes manuscrites, ses programmes d'expériences ne laissent aucun doute à cet égard. On sera frappé, en les lisant, de l'analogie qui existe entre certaines idées qu'il exprime et celles qui ont été plus tard développées par Mayer; entre ses projets d'expériences et les expériences qui ont été réalisées par Joule. Il est bien entendu que la similitude dont nous parlons, ne diminue en rien le mérite de ces savants, puisqu'ils n'eurent pas connaissance des travaux de leur prédécesseur. Mais il est juste aussi de