Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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Ce principe a été émis pour la première fois, en 1861, par un homme de beaucoup de foi, d'intelligence et de cœur, M. Nadar, créateur d'un centre d'action et d’une société d'étude qui eut pour présidents Babinet et Barral, et comme secrétaires, MM. H. Escoffer, aujourd'hui rédacteur en chef du Petit Journal, Yves Guyot, député et ministre des travaux publics, Jules Verne, devenu le vulgarisateur si populaire, et celui qui écrit ces lignes. Il faudra qu'on revienne à ces idées, je le crois fermement.

Quoi qu'il en soit, Carnot crut d’abord à la possibilité de diriger les ballons. Il communiqua sur ce sujet un Mémoire à l’Académie des Sciences de Paris. Dans ce travail, il parlait « d’un dispositif de rames légères avec une machine à feu destinée à donner l'impulsion à des roues munies de palettes. » Il insistait particulièrement sur la nécessité d’un moteur très puissant et peu volumineux. Ce mémoire a été perdu, et ce que nous en savons nous vient des confidences verbales faites par Carnot à Arago. En 1837, le grand astronome, devenu secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, écrivait: « Je n'ai pas encore retrouvé ce mémoire de Carnot. Je continuerai mes recherches et si le travail me semble pouvoir ajouter à la réputation de notre confrère, le public n’en sera pas privé. Peut-être y joindrai-je un mémoire du même genre, également inédit, d’un autre académicien, de l’illustre Meusnier. » Arago, aidé par mon père, fit ces perquisitions dans les Archives de l'institut de France. Elles n’aboutirent qu’à retrouver les documents du général Meusnier qui ont placé hors de pair ce savant militaire auquel avec raison on a élevé une statue à Tours, le 20 juillet 1888.

Cependant, ces recherches de Carnot ne restèrent