Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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rentrant, où ces tranchées seront prises à revers par les deux camps retranchés. »

Le lecteur qui a suivi ces pages austères,mais singulièrement édifiantes et instructives, a pu se faire une idée de la puissance scientifique de l'esprit de Carnot. Ce fut un génie créateur puisqu'il a fait des découvertes originales dans les mathématiques; ce fut un cœur supérieur, puisque, à travers les événements les plus variés, les plus multiples, les plus considérables qui puissent agiter la vie d’un homme, il a toujours gardé l'impassibilité du juste et pratiqué la fidélité et la bienveillance.

Ce chapitre consacré à l’œuvre scientifique de Carnot resterait incomplet, si nous ne rappelions pas qu'il a pris à la Convention une part active à toutes les fondations de l'époque. L'Institut, l'École polytechnique, l'École normale, l’École du génie de Metz, le Conservatoire des arts et métiers, le Bureau des Longitudes, furent l’objet de sa sollicitude. Il contribua à l'élaboration du système uniforme pour les poids et mesures et à l'adoption de l'invention des télégraphes. A l’Institut, il fut un des membres les plus actifs, les plus exacts, les plus attachés à ses devoirs d’académicien. On lui renvoyait tous les mémoires, tous les travaux sur la mé Vi, canique. Sa rare sagacité en savait trouver et faire ressortir dans ses Rapports les parties neuves et saïllantes. Il savait avec un art tout particulier, étendre les découvertes des auteurs à des applications inattendues dont il leur laissait tout l'honneur, quelquefois à leur confusion. C’est lui qui envoya Coutelle à Jourdan pour