Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA POLICE INTÉRIEURE 215

publique, le Comité de salut public fut attiré par cette grande question. Il s’occupa également de l’enseignement supérieur et de l’enseignement populaire; pour améliorer le Muséum, il ordonna de rechercher quels étaient les biens nationaux et les terrains environnants que l’on pourrait réunir à cet établissement, el par quels moyens on ÿ engloberait la Bièvre.

Le 18 pluviôse, il avait arrêté que, dansles communes des départements de la Bretagne, du Nord, de l'Alsace, du comté de Nice, des Pyrénées-Orientales et des Basses-Pyrénées, où l’on parle encore Iles anciens idiomes (breton, flamand, tudesque, italien, catalan, basque), un instituteur sera nommé pour enseigner la langue française. Sous l'ancien régime, disait Barère, la partie polie de la population parlait seule le français, le peuple devait se contenter d’idiomes divers; mais sous lerègne de l'égalité, la langue française, si belle, doit être la langue de tout le monde. La langue d'un pays républicain doit être uniforme afin que chacun puisse remplir ses devoirs de citoyen ; car le premier devoir du citoyen est d'obéir aux lois, et, pour leur obéir, il faut les connaître. Du reste, les divers idiomes encore en usage sur nos frontières ne sont que les instruments de la superstition et du despotisme.

Cet arrêté montre la passion du Comité pour l'unité nationale. D’autres le complètent très heureusement. Ainsi, il devait être rédigé un recueil clair et succinct de toutes les lois parues jusqu'alors : Cambacérès, Merlin de Douai et Gouthon furent nommés à cet effet (3 floréal).

La noble préoccupation des questions sociales ne fut pas inconnue du Comité. Un arrêté du 15 pluviôse décidait que le Val-de-Gràce serait ouvert aux femmes en