Le Comité de salut public de la Convention nationale

284 LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC

et de leurs inférieurs.Ces instructions étaient complétées par un arrêté des mêmes représentants, formant une sorte de Code pénal maritime où la peine de mort n’était pas épargnée. On rétablissait ainsi la subordination nécessaire dans tout grand service publie, et la discipline qui seule peut la maintenir.

La Convention décréta aussi, à la demande de SaintAndré, que le capitaine et les officiers d’un vaisseau de ligne qui se rendraient à des navires ennemis, quel qu'en füt le nombre, seraient panis de mort, à moins que ce vaisseau ne courût le risque de s'engloutir, ou qu’il ne restât que le temps indispensable pour sauver l'équipage. En revanche, quand un vaisseau français aura capturé un vaisseau ennemi dont la force sera supérieure d’au moins un tiers à la sienne, ceux qui se seront distingués seront avancés au grade ou à la paye immédiatement supérieurs à ceux dont ils jouissent.

X

L’escadre de Brest fut bientôt appelée à se signaler. À la lin de 1793, notre agent diplomatique aux Etats-Unis avait recu l’ordre d’expédier en France une grande quantité degrains et de denrées coloniales. Un convoi important partit de New-York en avril 179%.Comme ilétait escorté seulement par deux vaisseaux et quatre frégates que commandait le contre-amiral Van Stabel, le Comité de salut public, qui tenait beaucoup à ce que le convoi pût rentrer en France, décida que l’escadre de Brest irait à sa rencontre et favoriserait l'entrée de la Manche.

Le 16 mai, l’amiral Villaret-Joyeuse sortit de Brest avec 26 vaisseaux. Le Comité lui avait recommandé