Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA MARINE 283

IX

L'escadre de l'Océan, forte de 22 vaisseaux, alla mouiller dans la baie de Quiberon, pendant l’insurrection girondine, à laquellele département du Finistère avait pris part. Au mois de septembre 1793, l'amiral Morard de Galle reçut l’ordre de croiser sur le passage d'un convoi hollandais faiblement escorté, se dirigeant vers l'Espagne et le Portugal. Mais les équipages se mutinèrent, prétendant qu’on ne les envoyait à la mer que pour les livrer aux Anglais, et il fallut rentrer à Brest. Le Comité de salut public, irrité de ce contretemps, adjoignit aux deux représentants en mission à Brest, Tréhouart et Bréard, deux de ses membres, Jeanbon Saint-André et Prieur de la Marne. Ils commencèrent par traduire au tribunal révolutionnaire de Paris six des meneurs, qui furent exécutés. L'amiral Morard de Galle, manquant d'autorité parce qu’il avait contre lui « sa naissance et la méfiance de l’armée », fut destitué, de même qu’une partie de ses subordonnés. SaintAndré les remplaça, ainsi qu'il l’écrivait au Comité, par des « patriotes purs, incorruptibles et éclairés », écartant « les nobles, les suppôts de l’ancienne marine et les intrigants ». Les capitaines de vaisseau Martin, Cornic, Van Stabel et Villaret-Joyeuse furent promus au grade de contre-amiral.

Bréard et Saint-André adressèrent à l’escadre de Brest une proclamation pour prévenir les équipages que toute nouvelle tentative de révolte serait punie avec la dernière rigueur ; ils rappelaient en outre aux officiers la conduite qu’ils devaient tenir à l’égard de leurs chefs