Le Comité de salut public de la Convention nationale

LE COMITÉ ET LA MARINE 287

ignoraient les manœuvres ; quant aux ofliciers, beaucoup naviguaient en escadre pour la première fois; et c'était sa faute, si notre artillerie de marine avait été inférieure à celle des Anglais. N’avait-il pas fait rendre un décret supprimant l'infanterie de marine, sous le prétexte que tous les patriotes devaient combattre sur n'importe quel point pour la liberté, et qu'il était contraire à l'égalité que certaines troupes eussent le privilège de défendre exclusivement la R ‘publique sur mer, — comme s’il suffisait d'avoir été garde national ou même artilleur sur terre pour être un bon artilleur de marine (1) !

XI

Cependant, le Comité de salut public devait rendré compte à la Convention et à la France de la bataille du 1e juin. On chargea Barère de ce soin. Il chercha à montrer, dans le langage hyperbolique et vague qui lui élait habituel, que norre flotte avait combatlu avec un grand héroïsme, — ce qui était vrai, — contre des forces écrasantes, contre une flotte comptant 14 vaisseaux de plus que la nôtre : or, on se souvient que nous avions 26 vaisseaux et les Anglais 25. Il chercha surtout à attirer l'attention sur l'épisode du Vengeur, qu'il dramatisa de la plus émouvante façon.

« Imaginez, disait-il, du haut de la tribune de la Convention, le vaisseau le Vengeur percé de coups de canon, s'entrouvrant de toutes parts et cerné de tigres et de léopards anglais, un équipage composé de blessés

(4) 28 janvier 1794.