Le Comité de salut public de la Convention nationale
HISTOIRE INTÉRIEURE DU COMITÉ DE SALUT PUBLIC 49
armes jusqu’au complet rétablissement de l’ordre, ce qui était un excellent moyen de permettre la continuation de l'insurrection ! Quelle incohérence !
C'est qu’en effet les insurgés n'étaient qu'à moitié satisfaits. La suppression de la Commission des Douze ne leur suffisait pas. Barère crut qu’en les félicitant ilss’en tiendraient peut-êtrelà. Dans la séance du lex juin, il lut l’adresse rédigée par le Comité pour expliquer les événements qui venaient de se produire. Les faits y étaient travestis, et l'insurrection glorifiée : des mesures trop rigoureuses avaient excité le mécontentement public; le peuple de Paris, toujours grand, s'était levé ; ses réclamations avaient peut-être été formulées « avec quelque exagération inséparable du zèle civique », mais du moins il avait respecté la vie et la liberté des citoyens, et avait « juré de mourir pour le maintien de la loi, pour l'unité et l’indivisibilité de la République et pour la sûreté de la représentation nationale » ! Ces derniers mots, on le comprend, font bondir les Girondins. Louvet dit avec emportement : « Je m’oppose à l'approbation et à l’envoi de ce tas de mensonges ! » Lasource, Vergniaud protestent aussi. Barère parvient cependant à faire comprendre que son roman n’a d'autre but que de sauvegarder l'honneur de la Convention, en laissant croire à la France que la Montagne avait voté librement et que la Gironde était intacte. Les vaineus courbentla tête, etla rédaction du Comité est adoptés. Puis, de crainte de nouvelles réclamations de la Commune, on s’empresse de lever la séance à six heures du Soir.
L'insurrectier redoutée ne s’en trame pas moins ouvertement. Pour essayer de dissiper ce nouvel orage, le Comité lait appeler les chefs de l'émeute : — « Ministre