Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

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recut l’ordre de se rapprocher d’une centaine de pas du pont de Vozarci.

Cent pas! Est-ce qu'un soldat, est-ce qu'un officier subalterne pouvait comprendre qu'il y avait là, dans ces cent pas, un commencement de retraite de l’aile gauche de l’armée d'Orient ?

Bien plus, le même jour, à la même heure, notre aile droite avançait, débouchait franchement de la ligne du Vardar, franchissait le pont de bateaux de Krivolak, prenait l'offensive dans la direction d'Ichtip! Cela était évident! Cela ne pouvait faire aucun doute ! Nous menacions déjà Kalia, Seoba, Pesternik! Nous nous étalions sur la rive gauche du fleuve! Nous marchions vers la frontière ennemie! Les poilus oubliaient presque le froid, la neige. Ils disaient : « Enfin, ça y est, on va battre la semelle dans le dos des Bulgares ! » Des divisionnaires, — car les généraux de division eux-mêmes ne pouvaient pas savoir | — me crièrent à cette époque : « À Sofia ! A Sofia! » En vérité, nous avancions et