Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

UNE RETRAITE 165

c'était déjà la retraite. Salonique est au Sud: nous avions l’air de marcher vers l'Est et c'était pour mieux gagner le Sud. Nous avions traversé le Vardar à Krivolak, nous passions sur la rive gauche, mais pour mieux la redescendre. Feindre d'avancer alors qu'on recule, prendre l'offensive, alors qu'on bat en retraite, neutraliser par un seul mouvement et d’un seul coup toute l'aile droite ennemie, placer en une nuit le centre adverse devant une vallée étranglée où la poursuite est quasi impossible, poser devant les Germano-Bulgares de Monastir et de Prilep la défense infranchissable d'un fleuve à l'abri duquel on descend déjà vers Salonique alors que chacun croit qu’on fait la folie de marcher sur Sofia, voilà quel fut iout le génie de la manœuvre du général Sarrail !

Sur d'autres fronts, en d’autres pays, depuis le début de la grande guerre, il y eut des stratégies autrement amples et par le nombre des hommes et par l'étendue du terrain. Mais jamais peut-être on ne vit