Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

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mouvement aussi précis, aussi absolu, aussi mathématique que celui-là, avec son front de 65 kilomètres et ses quelques divisions. La perfection de la théorie dans la perfection de la pratique. L'ennemi lui-même, dans un communiqué officiel, avoua sa confusion. Le 1° décembre seulement, l’adversaire s’aperçcut de la retraite des Alliés, alors que depuis dix jours déjà ceux-ci faisaient filer vers le Sud les canons lourds, les parcs, les ambulances, l'aviation, les munitions et les vivres de réserve!

Les hauteurs de la Cerna, le pont de Vozarci, la gare de Grasko, le quartier de division de Kavadar, chaque point estévacué à son Jour, à son heure. Tout est prévu par le commandement. L'abandon de telle maison, de tel sentier, de tel puits, de tel arbre, tout est fixé d'avance. Du quartier de Salonique le grand chef sait tout, voit tout. Il rétrograde un de ses officiers généraux, estimant que celui-ci a trop aventuré sur la gauche de la Cerna un bataillon qui compta dans l'affaire cent hommes hors de