Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

172 LE DRAME SERBE

on avait l’ordre de la détruire tout à l'heure. Laissez brûler! Laissez brûler les piles de foin qu'on ne peut emporter! Le ciel s’'empourpre des lueurs de l'incendie. Des reflets rouges dansent sur le sol blanc de neige. Les arrière-gardes qui se glisseront le long de la rive gauche du Vardar ont traversé le fleuve sur un pont de bateaux. Une détonation. Le pont dynamité n'est plus que des débris qu'emporte le courant. On a fini le chargement du petit train poussif. Sur les plates-formes, des artilleurs sont montés auprès de leurs canons, de leurs chevaux. Le dernier train s’ébranle sous les obus, tandis que derrière lui une douzaine de sapeurs achèvent de faire sauter la voie.

Demir-Kapou. Second décrochage.

Les Bulgares nous attendent au tragique étranglement des Portes-de-Fer. Nous sommes le 3 décembre. Depuis le 1°, l’ennemi sait que l’armée d'Orient bat en retraite. Sur nos talons, l'adversaire est entré dans Krivolak évacué! Il nous poursuit.