Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

EN REDESCENDANT LE VARDAR 173

Mais la vallée se resserre. La poursuite est malaisée. Cent hommes décidés postés aux sommets des crêtes pourraient arrêter une armée. Les Bulgares le savent. Ils tentent des attaques de flanc. Nous savons qu'ils ont prévenu Mackensen. Celui-ci a lancé en avant de la cavalerie, de l'infanterie. Nos avions ont signalé des Allemands à Strumitza. Ceux-c1 veulent prendre part à la curée qu'ils espèrent.

À 1.500 mètres à l’ouest de Demir-Kapou la fusillade éclate. L’ennemi est là, qui débouche des tranchées. L'attaque est viclente. Coûte que coûte, l'adversaire veut arriver au tunnel. Ce tunnel est tout pour nous. Point d'autre route pour achever notre retraite. Une de nos divisions entière est encore de l’autre côté, et tout doit passer par ici, tout, les canons, les équipages, les voitures, les blessés, les hommes, les chevaux! Il faut encore des heures et des heures avant que tous ces convois puissent s'écouler sous la montagne. Deux de nos bataillons sont restés là-haut, sur les hau-