Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

174 LE DRAME SERBE

teurs qui dominent le Vardar écumant. Tenez bon, les gars!

Et on tient bon. En silence, sans un geste, on attend la montée. On la laisse venir à cent pas. Alors, ran ! Le feu de salve, la mitrailleuse ! Les assaillants tombent en paquets.On a des cadavres à quelques pas de soi. On les voit noircir quelques minutes après la mort, les cadavres bulgares. Les voilà qui montent encore ! Nom de Dieu! Tirez bas. Et on tire. Le manège dure des heures et des heures. Vers le soir seulement, on apprend qu'on peut se retirer. On se retire par les hauteurs, vers le sud, tout le long du fleuve. Derrière soi, il semble que la montagne s'écroule. Sous 300 kilos de dynamite le tunnel s’est effondré. Tous les convois de la division ont pu déboucher vers Gradek.

Gradek, troisième décrochage.

Nous sommes le 7 décembre. Il a fallu sept jours à la retraite pour venir jusqu'ici. Un nouveau pont sur le Vardar. La « Dent du Chat » domine l’étroite vallée. À droite