Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

CHAPITRE XVII

LA JOURNÉE SALONICIENNE

Je voudrais vous peindre cette ville sur qui pèse un étrange destin, maisje voudrais vous peindre moins encore les choses et les gens que l’âme qui les anime. Suivezmoi à travers le roman d’une journée salonicienne. Ici le réveil est moins un réveil qu'un arrachement au repos. Dès la première seconde un étonnement vous empoigne, celui de vous sentir encore vivant.

La veille au soir, un de nos amis — un homme positif et qui n'invente rien — est venu nous trouver. Cet ami est frégaton à bord d’un cuirassé français ancré dans le port même. Get ami nous a dit : « Mon