Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA JOURNÉE SALONICIENNE 179

cher, un bon conseil. Vous habitez trop près de la caserne grecque. Allez coucher dans une autre partie de la ville, pour cette nuit au moins. Dans la rade, les navires alliés ont été reliés par des chaînes. Nos canons sont braqués. Nous n’attendons plus, pour tirer, qu’un signal : l'apparition d'un feu vert au-dessus du consulat de France. »

Il faut croire que le feu vert ne brilla pas sur Salonique, puisqu’aucun éclair n’a traversé le brouillard, qu'aucun obus n’a sifflé et que la ville est intacte.

Vous sortez. Des juifs vont à leurs affaires, ouvrent leurs boutiques. Ces gens ont des gestes précis, un calme évident. Leur seul souci est de gagner de l'argent, De toutesles convoitises grecques, bulgares, serbes, turques, européennes aussi qui dePuis cinquante ans tournent autour de Salonique, les Saloniciens ont su tirer un habile profit, Ils n’ont point de patrie. Ils vous le disent : « Nous sommes sionistes. » Des maitres successifs ont cru les conquérir,