Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

182 LE DRAME SERBE

sul d'Autriche, un consul de Turquie, un consul de Bulgarie. Vous supposez peut-être que ces messieurs se claquemurent dans leurs consulats ? Que non. Jamais ces dignes diplomates ne se prodiguèrent davantage au dehors. Vous ne pouvez monter dans un tramway sans vous trouver face à face avec le consul allemand. Il écoute vos propos, vous observe, vous espionne. Celui-là fait les tramways.

Le consul autrichien, lui, s’est réservé les restaurants et les cafés-concerts. Il dine de préférence dans les lieux fréquentés par les officiers alliés. Parfois, quand il y a foule, il offre une place à sa table à quelqu'un de nos compatriotes frais débarqué et qui se sent touché par les politesses de cet inconnu à l'allure digne. Le consul turc rôde autour des tentes de Zeitinlik et mène chaque matin ses chiens faire leurs besoins à l'entrée du camp français d'aviation. Jamais le consul turc ne s'était tant intéressé à la conquête de l’air. Son collègue bulgare préfère au footing les missions secrètes. En