Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA JOURNÉE SALONICIENNE 183

plein Salonique — notre base, ne l’oubliez pas! — le représentant de Ferdinand le Félon a réuni des armes qu'il expédie en territoire grec à des brigands musulmans des monts Karadjova. La région commande la route de retraite des Alliés. L'affaire est bonne. Je ne vous parle pas des 3.000 AustroAllemands mobilisés sur place comme espions dans la ville. Quand un muletde notre irain des équipages est malade, le kaiser en est informé le soir même...

Après detristes constatations de cegenre, vous continuez votre route. Vous croisez des soldats grecs en grand nombre. Vous remarquez que les officiers du roi Constantin laissent trainer leur sabre à terre, se plaisent à le faire rebondir sur le pavé. Beaucoup de ces officiers affectent de ne pas rendre le salut à leurs camarades de l'Entente. J'en connais certains cependant — que le gouvernement a soin d’éloigner de la frontière — et qui m'ont dit : « Monsieur, il y a des heures où j'ai honte d’être Grec.» En attendant, clairons, tambours et