Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LA JOURNÉE SALONICIENNE - 189

Mais ce n'est là qu’une vision. La réalité est dans la rue où, hermétiquement closes, dans la nuit, comme si elles se cachaient, des voitures d’ambulances passent en troisième vitesse venantde lagare et apportant des blessés et encore des blessés.

Dans la rade, les grands croiseurs ont éteint tous leurs fanaux. La mer est un gouffre noir dont l'obscurité n'est trouée que par la vaste ceinture lumineuse des navires-hôpitaux au flanc desquels brille la croix rouge sanglante. Ce soir, j'ai compté cinq navires-hôpitaux dans le port de Salonique .