Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

L'AUTRE RETRAITE 193

lènes pour jouer avec elles comme avec des bouies ! » Sans impatience, sans peur aussi, les Grecs attendaient le signal, l'arme au pied, aux frontières, autour des feux de bivouacs qui, la nuit, projetaient des ombres de géants sur les monts.

Mais les jours passaient. Les nouvelles se succédaient, brèves et dures. La Serbie est enfoncée, Belgrade est pris, les Allemands débouchent du Danube, les Bulgares entrent à Usbuk, les Anglo-Francais sont arrivés trop tard. Quelques soldats grecs pensèrent : « Si nous avions bougé, nous subissions le sort de la Serbie. » D'autres au contraire, disaient : « Si ceux qui d'Athènes nous gouvernent ne s'étaient pas montrés si lâches, rien de tous ces malheurs ne serait arrivé ! »

Les officiers vénizélistes recurent l’ordre de rentrer au fond des garnisons de la vieille Grèce. Les feuilles germanophiles expliquaient aux soldats que Constantin [* n'était pas seulement un glorieux général, mais encore un génial diplomate. Ces feuilles

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