Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

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expliquaient que les Allemands seraient infailliblement les vainqueurs, que le roi de Grèce était le beau-frère du kaiser, qu'on allait, pour gagner du temps, consulter le pays dans de nouvelles élections et qu'on obtiendrait sans tirer un seul coup de feu, sans perdre un seul mulet, Monastir, Guewgueli et Doiran. Il faut bien des jours pour expliquer tout cela. Ges explications trompaient l’attente des ezvones. Ils avaient vu les Alliés reculer sur le Vardar. Ils avaient vu les blessés français et anglais s’acheminer vers Salonique. Un instant, les soldats grecs pensèrent DE Pourquoi ne pas être les embusqués de cette guerre d'Orient ? »

Monastir tombe... « Voilà qui est pour nous ! » crient les Grecs. La chose, un instant, fut croyable. Les Allemands seuls avaient pénétré dans la ville. Les Bulgares campaient au dehors. Le métropolite hellène dirigeait la police. L'armée grecque se félicita d'être à l’arrière et d'avoir pour roi un génial diplomate. Mais l'illusion fut de courte durée. Le tsar Ferdinand, avide, fai-