Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

L'AUTRE RETRAITE 195

sait après huit jours hisser son drapeau sur le Konak. La Grèce était jouée.

La nuit, le vent apportait aux evzones de garde à la frontière de rauques chansons guerrières :

Elle sera nôtre, la Macédoine, Du lac Ochrida au Vardar !

Des nouvelles arrivèrent d'Athènes. Elles disaient : « Puisque les Alliés ne veulent pas quitter la Macédoine, les Allemands vont les rejeter à la mer, mais les Bulgares, eux, ni les Turcs n’entreront pas! » Et pourtant les comitadjis rôdaient sur la Metsa... Un soir, l’armée grecque recut l’ordre de battre en retraite...

Ah! la tragique retraite, sans morts ni blessés, sans combats ! On chargea les petits chevaux qui partirent la tête basse, sous le poids du fardeau. Les soldats, eux aussi baissaient la tête, sous le poids de la honte. Évacuez Sérès! Évacuez Drama ! Laissez le champ libre aux Bulgares, qu’à nouveau ils puissent venir dans ces villages