Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

SUR LES BORDS DU VARDAR 13

pays, au foyer, revoir la femme, les gosses. Non pas! Non pas! Vous avez tâté du Turc : allez donc tâter du Bulgare, maintenant ! Dernière nouvelle : pour aller à Constantinople, on ne passe plus par les Dardanelles, on passe par la Thrace ! Colonne par quatre! En avant! Marche!

Ces soldats quittent une guerre pour une autre guerre, Le fourniment est lourd, le climat est rude, âpre est le pays. Ils redressent la taille. Aux Grecs, aux timides Grecs qui refusent de défendre leurs frères d'Asie que le Turc égorge, une avant-garde de zouaves a montré ce qu'était la France.

Clairons sonnants, tambours battants, les zouaves s’en vont vers Zeitinlick. Au passage de la clique, pas un vivat, pas un geste, pas un chapeau qui se lève. Vous me direz que les Hellènes n'ont pas l’enthousiasme des Latins ? C’est possible. Tout de même, en France, j'ai vu des rois nègres, des sauvages. Ils étaient les hôtes. On était poli. On les saluait. Ici, la foule muette regardait passer les soldats de France. Seul