Le drapeau du 27e régiment d'infanterie
FLEURUS 25
passa les ponts en aval de Charleroi. La colonne de gauche, avec Championnetet Morlot, franchit la rivière enamont, àMarchiennes, pour aller donner la main aux troupes de Marceau, formant ainsi avec elles un immense demi-cercle, le dos à la place; pendant que le général Hatry, ayant passé le pont du Châtelet, opérait l’investissement à deux portées de canon des remparts, sousla protection de la division Lefèvre.
Pendant deux jours et deux nuits, les régiments de la division Hatrvy travaillèrent avec acharnement aux ouvrages d'approche. Tous ces braves comprenaient que la Patrie leur avait confié son salut, qu’ils étaient son seul espoir, sa suprême ressource, et ils paraissaient sentir aussi vivement que les généraux eux-mêmes, tout ce qu’un jour, un instant de retard pouvaient lui coûter. La nouvelle des attaques incessantes de nos avant-postes par les partis autrichiens augmentait encore leur ardeur; enfin dans la nuit du 14au 15, la tranchée put être ouverte, et le bombardement commença. Un épais brouillard nous avait, depuis le 13, dissimulé les mouvements de l'ennemi; tout à coup, le 16 au matin le brouillard tomba et le soleil radieux nous montra les colonnes autrichiennes s’avançant de tous côtés en même temps : c’était le prince d'Orange, arrivé dans la nuit à la tête de ses renforts, qui tentait l'attaque générale de nos lignes. Les charges de l'ennemi sur notre droite se firent avec une vigueur et un ensemble remarquables. Les divisions de Marceau, débordées de toutes parts et forcées de repasser la rivière, obligèrent le reste de l’armée à reculer jusqu'auprès du corps de siège, sur le vaste plateau de Jumel, qui domine à la fois la place et la campagne. Puis les munitions vinrent à manquer à quelques bataillons, une panique se produisit au centre, et, pour éviter un plus grand désastre, Jourdan fut obligé d'ordonner la retraite vers les ponts. La division Hatry, qui n'avait pas quitté la tranchée pendant ce combat, dut à son tour,