Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

256 LE GÉNÉRAL DUPHOT

N° 20.

Au citoyen Duphot, négociant à Lyon, le général Sherloch.

Rome, le 9 nivôse an VI.

Je suis chargé, citoyen, par l'ambassadeur de la République, le citoyen Joseph Bonaparte, de vous transmettre une nouvelle bien affligeante ; elle intéresse également tous les patriotes, tous nos frères d’armes, tous les amis des arts, puisque tous ont à pleurer un camarade, un partisan de la liberté et de l'égalité, un ennemi de la tyrannie et un amateur éclairé des lettres.

Pour moi, citoyen, né dans la même ville que mon trop brave ami, J'ai à regretter de plus un compatriote, un ancien camarade de collège, un compagnon d’armes et enfin celui même avec qui j'ai partagé les derniers périls dont il est tombé victime aux pieds de l’ambassadeur et aux miens, sans qu'il nous soit resté le moyen de lui apporter aucun secours. Il n'existait plus.

Puissiez-vous, citoyen, trouver de l’adoucissement à vos douleurs dans cette pensée si consolante pour un père que le général Duphot, quoique mort à la fleur de l’âge, avait cependant assez vécu pour avoir servi sa patrie d’une manière distinguée, tant de son bras que de ses talents.