Le Général Moreau (1763-1813)

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Ministre, faites-y graver quelques-unes des batailles qu'a gagnées le général Moreau; ne les mettez pas toutes, il faudrait Ôter trop de diamants ; et quoique le général Moreau n'y attache pas un grand prix, il ne faut pas trop déranger le dessin de l'artiste ».

Dans un message envoyé au Sénat Conservateur, au Corps législatif et au Tribunat, le 2 janvier 1801, on lit encore : « La victoire de Hohenlinden a retenti danstoutel Europe; elle sera comptée par l'histoire au nombre des plus belles journées qui aient illustré la valeur française. L'armée du Rhinapassél'Inn; chaque jour a été un combat, et chaque combat un triomphe... Enfin, Moreau n'est plus qu'à cinq journées de Vienne, maître d’un pays immenseet detousles magasinsdesennemis»(1).

(1) Nous laissons de côté les critiques passionnées de Napoléon dans les Mémoires rédigés sous ses yeux ou revisés par lui à Sainte-Hélène. À l'entendre alors, la victoire de Hohenlinden n'était imputable « à aucune manœuvre, à aucune combinaison, à aucun génie militaire » ; elle était le pur effet du hasard. La rancune et le malheur rendaient l'Empereur injuste. Nous préférons retenir ses premières appréciations, celles qu’ilexprima,en termes si nobles,aux jours brillants etheureux du Consulat,