Le Général Moreau (1763-1813)
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foule énorme assiégeait le Palais de justice. La police dut prendre les mesures les plus énergiques pour empêcher les manifestations bruyantes en faveur du vainqueur de Hohenlinden d’éclater aux abords et jusque dans l'enceinte du tribunal. Ses efforts ne réussirent pas toujours à les étouffer.
Georges se distingua par une admirable fierté,par une fermeté et un sang-froid merveilleux. Noblement il ménagea Moreau, dont les irrésolutions étaient peut-être cause de leur perte à tous. Le général fut, sur la sellette, au-dessous du chef de chouans. Cependant, au dernier moment, il se releva par un discours qui ne manquait ni d'à-propos ni de dignité. Il y présenta, en opposition aux accusations dirigées contre lui, le résumé de sa vie entière, ( assez publique pour être connue ». [1 conclut: « Magistrats, je proteste, à la face du ciel et des hommes, de l'innocence et de l'intégrité de ma conduite. Vous savez vos devoirs. La France vous écoute, l'Europe vous contemple, et la postérité vous attend. »
Son avocat, M. Bonnet, le défendit fort