Le Général Moreau (1763-1813)

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favoriser le retour de notre pays à la République. Moreau, sur le chemin de l'exil, n’obéissait qu'à des ressentiments personnels; il brûlait de prendre une revanche éclatante sur un odieux rival, de l’abattre au plus tôt par tous les moyens en son pouvoir. Mais, nous le savons, chez lui il y avait loin de la pensée à l'acte. Une fois les pourparlers engagés, comme d'ordinaire il tergiversa, il ajourna l'exécution. D'ailleurs, toute sa fortune se trouvait confisquée; rien ne devait lui en parvenir, tant qu'on n'aurait pas constaté sa présence aux Etats-Unis. Cette réflexion contribua à calmer l'ardeur intempestive de son premier mouvement (1).

Le récit de sa vie en Amérique, celui de son retour en Europe et de sa mort à la bataille de Dresde sont contenus dans un opuscule d’un Russe, M. de Swinine. Ce dernier, conseiller d'ambassade, fut chargé, en 1813, par le czar Alexandre, de le ramener sur notre continent. Dédiée à Mme Moreau,

(1) Barras. — Mémoires, t. IV, p. 179-180.