Le Général Moreau (1763-1813)
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naire, il faut se débarrasser de son représentant, se hâter de rétablir Louis XVIII sur le trône. Pour y réussir, le vainqueur de Hohenlinden sera l’auxiliaire le plus précieux. C'est sur lui que l'on doit compter pour gagner la nation et l’armée françaises. Mais il y a des susceptibilités à ménager. Moreau ne saurait se montrer sous les drapeaux de l'Angleterre ou de l'Autriche. Contre ces deux puissances les Français ont des préventions insurmontables. Qu'il se présente donc sous les étendards de la Russie, de la Prusse, de la Suède, ou mieux encore, à la tête d'un corps d'émigrés, dénommé armée royale de France. Son rôle sera celui d’un libérateur, prêt à délivrer sa Patrie du despotisme impérial, pour la réconcilier avec le roi légitime et les Etats étrangers. La nécessité s'imposera d’ailleurs de garantir la possession des avantages procurés par la Révolution.
Fauche-Borel se considère comme le meilleur négociateur à envoyer au général proscrit. Il a été, il est toujours son organe, son interprète, son homme de confiance. Mais