Le métabolisme de base et l’homéothermie

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c’est-à-dire à la température où toute chaleur complémentaire est supprimée et à laquelle l'animal n’a à lutter ni contre le refroidissement, ni contre l’échauffement. A la suite de cette constatation, on s’est posé la question : quelle raison y a-t-il que dans ces conditions la production calorique soit proportionnelle à la surface et que, par exemple, la Souris soit astreinte à une production calorique minima vingt-cinq fois environ supérieure à celle du Bœuf, par unité de masse. Comme le disent L. et M. Lapreque « cette loi des surfaces ne peut plus être expliquée par le besoin de chaleur » et c'est plutôt à une « loi des masses » que l’on pouvait s'attendre dans ces conditions, c’est-à-dire à une production calorique de même valeur, ou à peu près, par unité de poids. Cependant, il est aisé de démontrer qu'une telle loi serait un grave obstacle à l’homéothermie et que la loi des surfaces a sa pleine saison d’être à la température de la neutralité thermique, et précisément au point de vue de la calorification et de l'homéothermie, puisqu'elle fait disparaître, ainsi que nous le verrons plus loin, les différences de conditions de thermorégulation créées par les différences de taille.

Demandons-nous, en effet, ce que deviendrait le niveau de la neutralité thermique si chez les homéothermes de différente taille le métabolisme de base était fonction du poids corporel au lieu de l'être de la surface, non pour démontrer l'impossibilité d’une « loi des masses » que bien d’autres raisons rendent illusoire, mais pour montrer par cet exemple toute l'importance du niveau du métabolisme de base pour la thermoréqulation et l'homéothermie.

Avant d’en démontrer par un raisonnement mathématique les conséquences, un exemple nous permettra déjà de les entrevoir. Supposons aue le métabolisme de base du Bœuf, par unité de masse, ait la même valeur que celle que nous trouvons chez la Souris. Dans ce cas la production minima de chaleur du Bœuf serait environ vingt-cinq fois plus élevée qu’elle ne l’est en réalité. Quelle serait la température de la neutralité thermique du Bœuf dans ce cas ? Nous allons le voir plus loin, mais on peut déjà affirmer qu'elle serait très basse et qu’en tout cas le Bœuf, avec sa calorification vingtcinq fois plus élevée, ne pourrait vivre dans nos parages avec