Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 483
Franz, à Cattaro. Néanmoins, quelques jours après, le baron Wagner était rappelé à Vienne, et le feld-maréchal Roditj était nommé gouverneur général de la Dalmatie, le général Auersperg, conservant momentanément le commandement militaire des Bouches. Le choix du gouvernement fut généralement approuvé, car, depuis 1859, le baron Roditj, d'origine serbe, était connu en Dalmatie, et toutes les sympathies lui étaient acquises d'avance.
Vers la fin de novembre les insurgés inquiétèrent encore à plusieurs reprises les troupes réduites à un rôle d'observation. Ils réussirent à enlever plusieurs mulets chargés d'argent destiné à la solde militaire, et du côté de Kosmaty ils tentèrent plusieurs fois des surprises.
Si, dès le commencement de l'insurrection, le gouvernement, abandonnant ses défiances exagérées, eût consenti à employer auprès des insurgés des intermédiaires non manifestement hostiles à ceux-ci, les événements que nous avons racontés ne se seraient probablement pas produits. Le général Auersperg recut l'ordre, à la suite des dernières affaires de Krivosié, de réitérer auprès des Boccésiens les démarches déjà faites auparavant, et il chargea de ce rôle de conciliation auprès des gens de la Joupa, le maire de Budua et l'envoyé dalmate Stéphan Lioubicha. Non-seulement ces parlementaires, qui s'étaient rendus à Maïné à cet effet ne purent rien obtenir des révoltés, mais encore, menacés d'être retenus eux-mêmes comme otages, ils durent se réfugier promptement à Gorajda.
À Risano, le député dalmate George Voïnovitj, accompagné du lieutenant-colonel Bisart, n'eut quère plus de succès ; et comme on proposait aux Krivosiani de nom-