Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

48 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

batteries jusqu’à l’entrée du golfe de Cattaro, sur Punta d'Ostro, et menacçaient même Castelnuovo. Le 31 août, la flotte russe sortit de nouveau pour bloquer les côtes occupées par l’ennemi, et, le 2 septembre, les troupes irréqulières, commandées par George Voïnovitch de Châteauneuf et Vouko Djuro Radonitch de Niégoche, réussirent à repousser les Français de leurs lignes établies devant la forteresse.

Le vladika étant parvenu à rassembler près dé six mille Monténégrins et gens des côtes, quitta Castelnuovo le 13 septembre, tandis que les Russes s’avancaient de leur côté, au nombre de trois mille. La flotte ayant ouvert son feu sur les batteries de Punta d'Ostro, les Français n’eurent que le temps de battre en retraite, au moment où ils se virent menacés de deux côtés 4 la fois, et ils se retirèrent jusqu’au port de Molounta où ils avaient de fortes redoutes. Mais dès le soir, forcés dans cette nouvelle ligne, ils durent l’abandonner et poursuivre leur marche jusqu’au camp de Tsavtat où ils retrouvèrent Marmont, laissant au pouvoir du vladika tous les mamelons de Debelli-Breg et leur camp fortifié de Vitaline.

Cependant, on apprenait que des renforts arrivaient aux Français, et bientôt on en fit l'expérience, car, le 18 septembre, Marmont se mit en marche avee des forces considérables, s'avança jusqu’au quartier général du vladika, établi sur la rivière de Liouta, et s’en empara. Pierre Ie, exposé à de grands périls, lutte inutilement contre des forces supérieures, et se retire successivement sur Mohidech, Kamenovo et Mokrin, puis, de là, va occuper les défilés par lesquels l'ennemi pourrait attaquer Risano. Les troupes russes, repoussées comme celles du vladika, doivent elles mêmes se concentrer à Mohidech, et, de là, gagner les passages des Bouches.

Le 19 septembre, Lauriston, soutenu par Marmont, s’élance de nouveau sur les troupes russes, et, après sept heures de combat, les repousse jusqu'à Châteauneuf que protège la flotte, Le lendemain, Marmont, décidé à en finir, Partage ses troupes en deux colonnes dont l’une se porte