Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

54 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.

dement de Host, entrait dans le golfe de Caitaro, et le vladika recevait, par l'entremise de l'abbé Brunatsi, qui était à bord, une lettre de l’archiduc d'Autriche François d’Este, par laquelle celui-ci sollicitait de lui une coopération énergique dans la libération tout à fait résolue des Bouches et du territoire de Cattaro. Le même jour, les gens de Dobrota, Persano et Pérasto chassèrent les Français de leurs positions voisines, et utilisèrent les canons qu’ils y trouvèrent pour battre l’ilot de Saint-George qu'ils enlevèrent promptement. Le lendemain, les Monténégrins et gens des côtes, secondés par les vaisseaux anglais, attaquèrent Spagnuolo et Castelnuovo, qui, deux jours après, tombèrent dans leurs mains.

Etroitement enfermés dans Cattaro, bloqués par terre et par mer, les Français résistaient toujours et ce n’était que du Vermats qu'il eût été possible de les atteindre. L’amiral Host ordonna alors de prendre les canons de l'ile SaintGeorge et de les transporter sur cette hauteur pour y être mis en batterie. Mais le vladika fit immédiatement observer que ces canons n'étaient point français, qu'ils étaient au contraire depuis longtemps la propriété des gens de Perasto, et que ceux-ci avaient assez bien fait leur devoir pour qu'on ne les en privât point. Host s’excusa sur son ignorance et, renonçant à battre Cattaro, annonça qu'il allait sortir du canal pour surveiller les côtes, de Punta d’Ostro jusqu'à Raguse, Le vladika tenta de lui faire abandonner cette résolution, objectant que de la prise de Cattaro dépendait la délivrance entière des Bouches; mais Host resta inébranlable, Dans la nuit du 16 au 17 octobre, tous les Croates faisant partie de la garnison de Ce désertèrent ef vinrent à Persano se présenter à l'abbé Brunatsi, apportant avec eux trois drapeaux français et les clefs de plusieurs portes de la citadelle. À cette nouvelle, le vladika croyant les Français perdus, fit proposer une capitulation au général Gauthier qui la refusa absolument. k

Ayant convoqué à Dobrota les Monténégrins et les Boccésiens. Pierre [ leur proposa de décréter [a réunion en une