Le Monténégro

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festa de la façon la plus bienfaisante durant le règne du prince, dont, avec une intelligence et un fact supérieurs, elle s'était constituée la conseillère intime. C'est grâce à cette influence que le Consul français, établi à Cettigné en 1855, put faire enfin prédominer les vues politiques de la France, sans souci d'aucune prépondérance exclusive. La princesse Darinka avait inspiré une très vive sympathie à l'Empereur Napoléon IIT et à l'Impératrice Eugénie : les intérêts nationaux du Monténégro trouvaient désormais dans le Cabinet de Paris un solide, sincère et amical appui.

Ce n'était point un événement sans importance que cet établissement d'un consul de France à Cettigné. L'empereur Napoléon Ier avait caressé cette idée, qui le préoccupait beaucoup ainsi qu'en témoigne la lettre suisante que Marmont — pendant la campagne de 1808 — adressait au prince-évèque :

MONSIEUR L'ARCHEVÈQUE,

« J'ai eu l'honneur, il y a plusieurs mois, de faire annoncer à Votre Eminence,parle général Lauriston, que S. M. l'Empereur et Roi, mon gracieux souverain, avait résolu d'entretenir un consul auprès des Monténégrins, afin d’établir avec eux les relations de bon voisinage et